Ca taille sec

Plainte de Havas pour abus de biens sociaux contre des ex-dirigeants

Le groupe Havas a déposé plainte auprès du procureur de la République de Nanterre pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" contre trois anciens dirigeants du groupe, Alain Cayzac, Alain de Pouzilhac et Jaques Hérail. Révèlée par le Parisien, la plainte, déposée le 15 mai, ne concerne pas Jacques Séguéla. Le parquet de Nanterre a précisé vendredi soir à l'AFP avoir confié, après le dépôt de la plainte, une enquête préliminaire à la brigade financière de Paris. Suite à la prise de contrôle du groupe Havas par Vincent Bolloré fin 2004, "Pouzilhac et consorts comprennent que leur heure est venue, et on va rédiger dans la précipitation des avenants au contrat de travail des trois personnes visées par la plainte pour leur permettre de toucher de confortables indemnités de départ", et cela "alors qu'ils laissent la société dans un état d'endettement jamais égalé", a déclaré Me Baratelli, selon qui ces primes de départ atteignent au total 20 millions d'euros. "Non seulement les ex-dirigeants n'avaient jamais réduit leurs salaires et touchaient des sommes folles alors que la société était au plus mal --les pertes cumulées de 2000 à 2004 atteignent 397 millions d'euros--, mais en plus ils s'autofabriquent des avenants aux contrats de travail pour toucher d'énormes indemnités", évaluées au total à près de "20 millions d'euros", a ajouté l'avocat. Outre les primes de départ, la plainte vise également "d'autres abus de biens sociaux plus classiques, défraiements indûs, frais de voyages abyssaux, avances sur bonus interdites... Au total, on pourrait atteindre 50 millions d'euros d'abus de biens sociaux" présumés, selon Me Baratelli.